L’expression plurielle artistique de la Vie
RENCONTRE AVEC NOURITZA EMMANUELIAN

L’expression plurielle artistique de la Vie

RENCONTRE AVEC NOURITZA EMMANUELIAN

Nouritza n’est pas une artiste que l’on peut ranger dans une case définie. Biberonnée au théâtre, c’est tout naturellement qu’elle se dirige vers cette discipline, et sans le vouloir  réellement, elle découvre le chant et la musique où elle se révèle à un talent… latent.

Passionnée, cette grande et belle brune aux yeux chatains, vous séduit d’emblée par la confiance qu’elle porte en la vie, son optimisme, son ouverture et sa bienveillance naturelle. Nouritza porte bien son prénom arménien , qui signifie « petite grenade », le fruit emblématique de l’Arménie qui symbolise la vie. Elle nous livre ici son parcours et quelques recettes de son succès.

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Nouritza a  grandi  dans une banlieue modeste de l’Ile de France. Arrivée à St Barth, à l’âge de 11 ans, la transition est brutale, elle met quelques mois à s’acclimater à son nouvel environnement avant de se créer son nouvel univers.

Très tôt, Nouritza baigne dans le théâtre, avec sa mère Nadège, professeure passionnée de théâtre et créatrice du Festival de Théâtre de St Barth. Depuis petite, elle affirme sa volonté de faire de la comédie et de l’humour. Et en 2001, elle monte sur scène pour faire ses premiers sketchs lors du Festival de Théâtre de Saint Barthélémy.

Apres son bac obtenu avec le CNED à St Barth (une des rares à l’obtenir dans ces conditions, à l’époque !), elle part faire ses études de théâtre à Paris, d’abord à l’école internationale Jacques Lecocq de 2003 à 2005, puis au Conservatoire du 10^e arrondissement de Paris. Nouritza continuera sans cesse de se former à Paris, dans des stages, ou des ateliers.

Très vite, elle obtient des rôles dans des pièces de théâtre, et dans des séries TV. Mais son appétence pour la découverte la pousse vers l’image qui la fascine.

Son chemin entremêle alors théâtre, films et courts-métrages pour construire, au fil des ans,  un  parcours riche et varié.

C’est ainsi qu’en tant qu’actrice, elle  tourne dans  Le pont du diable (France 3), puis récemment dans Les tribulations de Georges et Fernand, diffusé sur France.TV, dans  Engrenages (Canal +), et 66.5, une série qui sera diffusée sur Canal + l’année prochaine.

Souhaitant passer derrière la caméra, elle écrit et réalise 5 courts-métrages, où elle se distingue en obtenant des prix :

En 2018, JE SUIS MES 8 ANS où elle obtient le Prix d’interprétation féminine au Nikon Film Festival. Décerné entre autres par Pierre Niney (acteur), Emmanuelle Bercot (actrice-réalisatrice), Marie Gillain (actrice) et Hugo Gélin (réalisateur).

En 2020, LE MONDE EST A NOUS , où elle obtient le Prix Promesse au Clap 89, décerné entre autres par Sophie Fillières (réalisatrice) et Nicolas Marié (acteur). Le court-métrage est mis en lumière par le groupe ENGIE.

En 2021, LA QUICHE, où elle obtient le Prix du Très Court-métrage aux Capucines du Cinéma Français, décerné entre autre autres par Baptiste Lecaplain (acteur) et Julia Piaton (actrice).

Elle a également réalisé un clip pour le collectif Les Funambules, créé par Stéphane Corbin qui sortira en octobre prochain.

« C’est un métier difficile, il faut avoir confiance, toujours avoir la flamme malgré une vie en dents de scie, se battre, et aussi intégrer les réseaux sociaux, pour développer sa communauté de fans, et d’audience » nous explique Nouritza , comme elle le raconte très bien dans son court métrage, La Quiche.

Sa recette «  c’est beaucoup de travail et de persévérance… Rester curieuse, positive, tournée vers l’autre… et continuer de développer sa confiance en soi. »

Mais Nouritza reste modeste et humble : « Mon parcours est à l’image de ce que je suis, c’est à dire imparfait… Il y a eu beaucoup d’échecs mais aussi des réussites, des belles rencontres et des mauvaises, de beaux projets, des projets ratés aussi… Ma carrière évolue en même temps que j’évolue moi, personnellement. Pour moi, les deux sont indissociables. Et depuis quelques années, il y a de moins en moins d’échecs, ce qui me rassure et me donne confiance ! »

Son appétence – ou don –  pour la musique la rattrape. Car à l’âge de 20 ans, en parallèle du théâtre, elle fait principalement de la musique et créé un album entre chanson française & folk avec Damien Somville. Elle est repérée par Virgin et même Universal. Mais tout va trop vite, elle refuse en 2004 ce chemin qui s’ouvre devant elle et rejette la musique pendant 15 ans, sans savoir que cette passion souterraine va la rattraper ….. En juin 2019, son amie d’enfance de St Barth, Laura Jais, lui envoie des textes pour avoir son avis, et savoir s’ils peuvent être mis en musique. Nouritza a un coup de cœur et accepte de réouvrir la porte de la musique. Elle suit son attirance vers les textes, non pas de chansons française comme à ses débuts, mais de rap… elle se plait à poser les mots, à trouver le rythme, et tout s’enchaîne vite : elle trouve le compositeur, Raphaël Charpentier, puis les directeurs artistiques et compositeurs, Julien Sabourin et Julien Ribeill. Avec Laura, elle monte sa boite de production Seine 13 Records, et crée son nom d’artiste de musique – TZA.

Nouritza sortira un premier titre, « Single 0 » fin 2022, sur toutes les plateformes, accompagné d’un clip, puis sortira les autres titres environ tous les deux mois et demi.

Un vrai projet musical qui révèle sa passion et qui est au carrefour des disciplines qui l’ont façonnées : le théâtre et le chant.  Elle se rend compte que la musique réunit en fait tout ce qu’elle sait et aime faire : l’interprétation, le chant , la réalisation . Une sorte d’aboutissement.  Nouritza a su écouter sa petite voie intérieure, et exprimer son unicité. «Il faut pouvoir sortir des carcans, des formations classiques ou traditionnelles pour exprimer ce que l’on a au plus profond de soi. C’est tout un cheminement sans fin».

Ses projets aujourd’hui continuent à être multiples : elle est à l’affiche d’un nouveau court-métrage « Poupée » réalisé par Tamara Vittoz, diplômée de la Femis, qui va commencer sa route en festivals. Elle tourne le mois prochain dans Tandem, une série sur France 2.

En  2023, elle sera programmée lors du Festival de Théâtre de Saint Barthélémy avec son projet musical.

Nouritza est heureuse de revenir à St Barth, son île de cœur dont elle parle avec beaucoup d’émotion :

« J’ai le même regard sur Saint Barth que lorsque j’étais jeune… Je regarde cette île avec beaucoup d’émotion car j’y ai mes meilleurs souvenirs de jeunesse. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir grandir à Saint Barth, d’avoir cette liberté, cette insouciance.

J’ai cette image de sortir du collège à 15h30 et de courir à Shell Beach avec mes amis. D’aller au Boubou’s Festival et d’écouter les artistes que j’admirais, comme Mc Solaar.  D’aller chez Ginette avec mes amis, faire un billard, un 10 000, tout en buvant un verre de rhum arrangé..

Je me souviens aussi de mes professeurs du Collège Mireille Choisy qui m’avaient écrit un mot à la fin de ma 3ème pour m’encourager à suivre ma passion.

Il y a aussi ma première maison à Vitet. J’avais 12 ans…. La vue était incroyable. La maison était construite au point le plus culminant, et je pouvais grimper sur la colline pour rejoindre une petite grotte naturelle où j’y avais installé une chaise et quelques livres… c’était un espace où j’imaginais déjà des histoires et jouaient des personnages.

Ma jeunesse est directement liée à l’île et à des souvenirs heureux. Je suis souvent très nostalgique de cette époque. Et je sais que mes amis de l’époque, le sont aussi.

Dès que je le peux, je suis heureuse de pouvoir retourner sur cette île que j’aime profondément.»

Rendez-vous au Festival de Théâtre de St Barth 2023, pour retrouver Nouritza sur scène.

Actrice, Artiste,  à suivre, avec intérêt.