Par Arianne Harell
À Gustavia, l’enseigne La Case Saint-Barth propose plus de 350 références de rhum et presque autant de produits d’épicerie fine. Grâce à une connaissance pointue de ses produits et une passion inébranlable pour ce domaine, Victoria Payen-Pothier offre des conseils avisés aux amateurs de spiritueux désireux de découvrir les saveurs caribéennes.
Dans une boutique chaleureuse au sein de l’immeuble L’Aroma, à Gustavia, les bouteilles de rhum ornent les étagères en bois qui s’étalent du sol au plafond. Impossible de détourner le regard, à chaque recoin de la boutique se cachent de nouveaux trésors. Rhum en priorité, mais également chocolats, épices, confitures, sirops ou même artisanat local. Malgré le nombre impressionnant d’articles proposés — plus de 350 références de rhum et presque autant de produits d’épicerie fine — Victoria Payen-Pothier est capable de conter l’histoire de chacun d’entre eux.
Pour cause, la créatrice de l’enseigne va elle-même à la rencontre des fournisseurs avant de laisser une place à un de leurs produits dans ses rayons. “C’était extrêmement important pour moi de connaître et de rencontrer tous mes fournisseurs, même pour l’épicerie fine”, insiste la Guadeloupéenne. Elle est devenue experte des distilleries martiniquaises et guadeloupéennes qu’elle a visitées en long et en large. Une démarche possible grâce à sa volonté de proposer des produits en circuit court, issus uniquement des Caraïbes et principalement des îles françaises pour le rhum.
“Je ne me suis pas posée de questions, j’ai foncé”
Ce désir est né en 2018, lors de son installation à Saint-Barth. Encore avocate à l’époque, Victoria débarque avec son futur mari sur cette île où elle a passé toutes ses vacances d’enfance. Mais très vite, celle qui se décrit comme épicurienne, se trouve insatisfaite : “J’ai eu un gros manque de produits locaux en arrivant ici.” Cette réflexion intervient en pleine période Covid, alors que Victoria remet en question ses envies de travailler dans le droit : “Je me suis rendu compte que ce qui me faisait vibrer, c’était le commerce.” Devenue une grande passionnée de rhum, Victoria décide de se lancer dans l’aventure en 2020, puis l’épicerie ouvre ses portes en mars 2021.
Bien qu’elle se soit insérée dans un secteur très concurrentiel sur l’île, l’entrepreneuse s’est démarquée en proposant une offre ultra-spécialisée sur le rhum. “Je ne me suis pas trop posée de questions, j’ai foncé”, retrace la trentenaire. Intégrer le monde des spiritueux à forte dominance masculine n’était pas un frein à ses yeux. “C’est un milieu où on a toujours ses preuves à faire en tant que femme”, témoigne l’entrepreneuse qui s’est à plusieurs reprises retrouvée sur des salons où la gent masculine représentait 95% des participants. Pas question de se démonter pour autant. “ La connaissance du sujet, on ne pourra pas me l’enlever, la passion du produit, non plus, et quand les gens m’entendent parler de mes produits, ils comprennent”, affirme Victoria.
Une offre pour tous les budgets
Sa passion se lit dans ses yeux. Victoria pourrait parler pendant des heures du travail des maîtres distillateurs, des différents terroirs, du choix de la canne à sucre, du développement des saveurs dans le palais etc. Et les habitués de l’épicerie sont les premiers à bénéficier de son expertise. “J’aime beaucoup la relation avec les clients, ajoute-t-elle.
Il y a toujours plein de nouvelles choses à raconter.” Avec son enseigne, Victoria cherche avant tout à proposer un commerce de proximité où le conseil est une valeur forte. “ On a la chance d’avoir une clientèle locale qui est très présente”, s’enthousiasme l’entrepreneuse. Ses articles, vendus à partir de 5 euros jusqu’à 10 000 euros, s’adaptent à tous les porte-monnaies et toutes les envies. Dans ce secteur en constante innovation, Victoria suit avec attention les évolutions pour proposer à sa clientèle les meilleurs produits, à condition qu’ils soient caribéens bien évidemment.